Tandis que tout le monde a les yeux rivés sur le débat sans fin de la réforme des retraites et ses conséquences, pour en tirer le plus souvent des généralités politiciennes sur comment la cinquième République devrait (ou non) fonctionner, nous allons vous parler aujourd’hui du formidable potentiel de Nanterre.
Notre ville est très largement en chantier. Ainsi, tout le gratin administratif et politique des Hauts de seine et de Nanterre se pressait, à la mi-mars, dans le quartier Pablo, pour poser la première pierre du gigantesque chantier de sa rénovation. Rappelons, que ce chantier est très majoritairement financé, comme les gens le savent moins, par l’Etat, notamment via son agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). A celui des tours historiques du Parc sud, se rajoutent les chantiers de la maison de l’architecture, de la future maison de santé, de l’ultra bétonisation du futur quartier des Groues, de la réhabilitation des berges de la seine, de la rénovation du parc des anciennes mairies, et bien d’autres encore.
Beaucoup de projets ambitieux, donc, portés par le maire, qui nous le craignons, seront finalement gâchés. D’abord parce que ces projets ne partent pas des besoins réels : ils sont loin de répondre, par exemple, au besoin de mixité sociale. La rénovation du parc sud prévoit un taux de logement sociaux de 73%. Ce taux rendra impossible toute mixité sociale et continuera à contribuer à la précarisation des habitants du quartier. Ensuite parce notre ville est trop souvent en difficulté pour ce qui est du suivi au quotidien des grands projets, comme en témoignent les multiples malfaçons de logements livrés et les difficultés récurrentes de nombreux nanterriens avec les bailleurs sociaux. Enfin parce que l’exigence de qualité dans les services de proximité est réduite, comme l’attestent par exemple, le manque de propreté de la ville, le niveau record de décrochage scolaire, l’absence d’une réelle politique de lutte contre les incivilités ou encore les difficultés persistantes d’accès à la santé.
Comme nous le rappelons trop souvent, malgré la richesse de ses budgets de fonctionnement, qui en fait l’une des communes les mieux dotées de France, la ville ne fait pas face aux difficultés quotidiennes de la majorité de ses habitants, en laissant s’installer, dans différents quartiers, incivilités, trafics en tous genres, insalubrités. Trop de Nanterriens en ont assez d’enjamber des détritus, de croiser des rats, d’avoir le sentiment de déranger des groupes de trafiquants, et de ne pas pouvoir accéder à leurs parkings, ou immeubles, alors qu’ils sont à quelques minutes seulement des quartiers les plus recherchés des Hauts de seine.
Tandis que le budget de Nanterre n’a jamais été aussi élevé (près de 400M€), que les enjeux n’ont jamais été aussi prégnants, la réponse de notre maire n’est pas à la hauteur. Quelque chose ne tourne pas rond dans le système, plusieurs élus très en vue de la majorité l’ont compris… et ont déjà quitté notre ville avant la mi-mandat…