Si Patrick Jarry est au pays des merveilles, l’immense majorité des Nanterriens ne l’est pas…

La communication du maire et de la majorité  nous plonge dans un océan de perplexité. Nous avons envie de croire à toutes les histoires qui nous sont contées avec force de photos, de portraits flatteurs, dans les domaines sportifs, culturels, humains. Nous avons envie de lire que la vie dans nos  quartiers s’améliore: meilleure qualité de vie perçue, verdissement et installation d’arbres, multiplication des voies cyclables… bref Nanterre ne comporterait que des zones où il fait bon vivre et où l’air que l’on respire s’améliore. Nous avons aussi envie de croire que l’éducation progresse pour nos enfants et nos jeunes, que cette éducation sera bien le rempart contre l’ignorance et l’exclusion. 

La réalité, étayée  par notre expérience terrain, au quotidien, nous éloigne de ces visions idylliques, de ces bilans flatteurs, rédigés avec une grande maitrise de la communication, avec un cynisme parfait et une méprise complète envers les Nanterriens. L’absence d’une vision écologique de long terme s’est traduit par la pénalisation des ménages les plus précaires habitant dans des passoires thermiques – notamment celles gérées par l’à office de la ville. Les incivilités et la délinquance augmentent sans volonté réelle de les combattre et autre slogan qu’une police municipale très limitée en moyens et  cantonnée à rédiger des contraventions, là où les violences à Nanterre sont en hausse (homicides, trafics de stupéfiants, agressions…). Précarité et misère sont le lieu commun des quartiers prioritaires de la ville, parce que la volonté politique est de concentrer les populations en difficultés dans les mêmes quartiers, les condamnant à un cercle vicieux d’exclusion.. Nous continuons de penser que la ville ne donne pas tous les atouts et chances que l’on pourrait imaginer pour lutter contre cette paupérisation.

Les indicateurs positifs comme par exemple la baisse historique du chômage dans tout le pays, ne semblent pas non plus se remarquer ici dans nos quartiers. Alors que tant de secteurs professionnels peinent encore à recruter le personnel  qu’ils recherchent et qu’ils vont chercher ailleurs, bien loin de notre ville, nos habitants continuent de rester trop éloignés du monde du travail. Le budget mirifique de la ville (plus de 400M au total en 2023), ce qui en fait l’une des villes les plus riches de France en budget par habitant et notre situation géographique sont des atouts confisqués par une gestion aussi défaillante  que la volonté politique de faire de Nanterre une ville modèle. 

Une telle politique de déni est dangereuse et irresponsable : les Nanterriens ne sont pas entendus : ni dans les courriers envoyés au maire, ni dans les conseils municipaux. Nous avions prôné un plan Marshall de relance pour l’éducation et la transition écologique, alliée à une politique urbaine rompant avec les difficultés actuelles. Nous pensons que les citoyens de notre ville sont eux aussi perplexes et ont beaucoup de mal  relier leur réalité et l’action du Maire et de ses adjoints. La machine à déformer la réalité se remet en marche à mi-mandat afin, déjà, de préparer les prochaines élections, sans s’inquiéter de la situation réelle de la ville. 

Nous méritons mieux que le miroir d’Alice au pays des merveilles : le retour à la réalité sera d’autant plus douloureux. Débattons sur l’usage des moyens de la ville et sur une vision à dix ans de Nanterre. Le combat sera long, mais il doit débuter. Nous avons perdu trop de temps.

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