Tribune de 03/2023 : Un code de bonne conduite qui révèle bien des choses…

Un code de bonne conduite qui révèle bien des choses…

La semaine dernière, un code de bonne conduite à destination des habitants aurait été placardé par des trafiquants de stupéfiants dans une des tours gérées par l’office HLM de Nanterre au parc sud. #NousSommesNanterre y a réagi et Adam Oubuih est intervenu sur BFM TV pour parler de ce qui avait pu amener à cette démission de la majorité municipale. L’intervention a aussi et surtout vanté les formidables atouts du quartier et de Nanterre. Nous remercions tous les nanterriens qui nous ont contacté et remercié directement pour avoir parlé du potentiel immense du parc du sud et de l’abandon urbain total de la mairie depuis plus de 20 ans dans le quartier. Au-delà du fait divers, nous voulons rappeler trois points :

1- Oui, Nanterre est une ville riche, certes elle reverse une petite partie de son budget à d’autres communes, mais c’est parce que Nanterre mutualise ses compétences avec elles et qu’en contrepartie, elle n’a plus à remplir certaines missions : le plan climat-air-énergie (compatible avec le PCAE métropolitain) ; l’assainissement et l’eau ; la gestion des déchets ménagers et assimilés. Je copie les tableaux des comptes certifiés du ministère de l’Intérieur qui rappelle les chiffres et montre qu’ils sont en croissance.

2- Le sujet, au-delà de la polémique, est là : pourquoi un quartier situé à deux pas du plus grand quartier d’affaires d’Europe, dans une commune où le budget de fonctionnement (près de 280M€ par an et près de 400M€ si l’on ajoute le financement) a-t-il pu être délaissé ? Le dynamisme des habitants, les success stories entrepreneuriales, culturelles, sportives, associatives montrent tout le potentiel du quartier. Les moyens colossaux dont dispose la ville de Nanterre devraient permettre un résultat meilleur. La mairie de Nanterre dispose en 2023 de 127M€ par exemple de charge salariale : soit 1270€ par habitant. Ce chiffre est de 50% supérieur à la moyenne des villes de la même taille. Ce budget, malgré la
hausse des péréquations est toujours en croissance. Tout ceci devrait être un atout, mais les nanterriens, notamment dans les quartiers prioritaires, ont-ils l’impression de bénéficier d’un service public de qualité ? échec scolaire massif, incivilités, difficulté à attirer des entreprises et proposer des emplois aux habitants, absence d’investissement structurel pour la transition climatique… Oui, les habitants du parc sud ont été abandonnés par 20 années de politique urbaine du maire qui n’y a apporté aucune réponse et a laissé un quartier où la mixité était une réalité devenir un quartier concentrant 98% de logements sociaux et 40% de taux de pauvreté, avec une partie importante des logements vacants. L’État, quant à lui, est bien présent : il finance environ 90% du programme de réhabilitation du parc suc et assure seul le maintien de l’ordre public. A la suite de cet évènement et répondant à plusieurs demandes, dont la nôtre, le ministre de l’Intérieur était présent dans le quartier du parc.

3- Pire, le maire nous dit que Nanterre est une ville de mixité sociale : c’est faux. Nanterre est une ville où coexistent des quartiers très prospères (Centre, Mont Valérien) avec des quartiers en grande difficulté (Parc sud, Chemin de l’Ile, Petit Nanterre) où les logements sociaux représentent entre 75% et 98% des logements : pouvons-nous parler de mixité sociale dans ces conditions ? Les populations habitant ces quartiers, et attirées par un coût de l’habitat plus faible, sont alors pris dans une trappe à pauvreté : échec scolaire, difficulté à trouver un emploi, absence de solutions de formation pour les jeunes, absence de services publics de proximité, absence de lutte contre les incivilités. Cette politique qui se veut être de « Nanterre pour tous », fragilise, en réalité, les populations déjà les plus en difficulté.

Depuis que nous sommes élus, nous avons appelé le maire à effectuer des investissements massifs, encore plus ambitieux que ceux qu’il propose pour faire une vraie politique de mixité, pour préparer la transition écologique. Il s’y refuse, préférant maintenir les ratios financiers de la ville, augmenter la fiscalité et externaliser plus de services municipaux. Sous couvert d’anonymat, plusieurs conseillers municipaux de la majorité municipale admettent ce constat et reconnaissent l’échec du maire.

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