Depuis de trop longues années, de plus en plus de Nanterriens disent leur sentiment de fatalité et d’impuissance face aux problèmes qui ne se règlent pas. De trop nombreux Nanterriens ne s’intéressent pas ou plus à la politique, jugeant le milieu politique soit incompétent, soit corrompu, soit les deux. Ce faisant, ils favorisent grandement le maintien des équipes au pouvoir, équipes responsables des difficultés que Nanterre connaît. Le résultat en est, pour résumer, un maintien de la ghettoïsation des quartiers prioritaires. Le ras le bol s’installe aussi dans ces quartiers, aggravé d’une hausse de la violence constatée ces derniers mois, et dont la dernière agression d’un responsable d’Antenne de Nanterre Coop’ Habitat en avril en est un exemple frappant. La ghettoïsation se traduit comme répété maintes fois, par la persistance et l’aggravation de l’échec scolaire, des incivilités, une absence d’exigence dans les politiques publique, et est perçue comme des maux nécessaires.
Or, il n’y a pas de fatalité. La solution est simple : se mobilier et aller voter. Patrick Jarry a été élu avec un taux de participation inférieur à 34% en 2020, ce qui fait qu’il a pu obtenir la majorité des voix avec 8300 votes… pour une ville de 100 000 habitants. Tout cela pour ensuite démissionner à mi-mandat pour laisser la place à Raphaël Adam sans la tenue d’un nouveau scrutin. Ces pratiques permettent au même système de tenir Nanterre depuis…1936.
Il n’y a pas de fatalité non plus au niveau national. De trop nombreux observateurs ou électeurs déplorent la campagne désinhibée de l’extrême droite pour les élections européennes. Ses thèmes fétiches, qui consistent à renvoyer tous les malheurs du pays sur les étrangers et l’immigration musulmane et sur l’Union Européenne, plaisent. Et peu importe que leur absence de programme européen nuirait encore davantage aux intérêts de notre pays : leur narratif de haine, s’est imposé. Faut-il s’y résoudre ? Évidemment non !
La première réponse à leur envoyer est aussi d’aller aux urnes le 9 juin prochain et de déjouer (au moins partiellement) les sondages. Notre République, face aux ingérences étrangères est en danger, le pays a besoin de nous. Allons voter !
Les sondages nous forcent à imaginer ce que deviendrait notre ville de Nanterre, icône aujourd’hui de tout ce qui fait le fonds de commerce de l’extrême droite. Nous avons fort à parier, que si l’extrême droite finissait par gouverner, la vie des Nanterriens, vivant dans un équilibre multiculturel, social et solidaire, ne devienne un creuset pour expérimenter de nouvelles méthodes brutales, stigmatisantes.
Si les sondages se trompent encore, une fois, deux fois, cela nous laisse un peu de répit pour reprendre en main notre ville, piloter notre changement, notre évolution. Pour cela il faut changer ici, en local, de méthode, de règles, de logiciel politique dès que possible.